Fatwa d'Oran

Fatwa d'Oran

Rédigé le 1 Rajab 910 AH ()
Lieu Copies existantes (y compris les traductions) conservées dans :

Drapeau du Vatican Vatican
Drapeau de l'Espagne Madrid, Espagne
Drapeau de la France Aix-en-Provence, France

Auteur(s) Ahmad ibn Abi Jum'ah
Sujet Assouplissements des exigences de la charia pour les musulmans espagnols qui ont été forcés de devenir chrétiens, lorsque cela était nécessaire pour survivre

La Fatwa d’Oran est une fatwa (avis juridique en jurisprudence islamique) rendu en 1504 pour répondre à la situation des musulmans de la couronne de Castille (Espagne) contraints de se convertir au christianisme en 1500-1502. Elle atténue certaines des exigences de la charia, autorisant les musulmans, lorsque leur survie l'exige, à se conformer en apparence au christianisme et à accomplir des actes généralement interdits par la loi islamique. Elle porte notamment sur les prières et les ablutions rituelles, l'aumône, et la façon dont il est possible, sous la contrainte, de participer au culte chrétien, de blasphémer, ou de consommer de la viande de porc et du vin[1].

Cette fatwa connaît un grand succès parmi les musulmans et Morisques (musulmans convertis au christianisme, du moins en apparence) d'Espagne au cours du XVIe siècle ; une des copies subsistantes en aljamiado date de 1564. Elle a été décrite comme le « document théologique essentiel » pour comprendre les pratiques des musulmans d'Espagne de la fin de la Reconquista à l'expulsion des Morisques[2],[3]. L'auteur de la fatwa est Ahmad ibn Abi Jum'ah, un juriste nord-africain de l'école malikite, dit « al-wahrani » (« d'Oran »), d'où le nom de la fatwa. L'influence de la fatwa d'Oran ne s'étend pas en dehors de la péninsule ibérique, qui reste une exception dans la jurisprudence islamique : l'opinion dominante étant que s'il n'est pas possible de pratiquer l'islam dans un pays, il est préférable d'émigrer, voire de choisir le martyre[4].

Quatre copies subsistent aujourd'hui : une en arabe, conservée à la Bibliothèque apostolique vaticane, et trois en aljamiado (espagnol écrit en caractères arabes), l'une à Aix-en-Provence, l'autre à Madrid, et une troisième dont la localisation est inconnue[5].

  1. (en) Harvey, L. P., Muslims in Spain, 1500 to 1614, Chicago, University of Chicago Press, 2005, (ISBN 978-0-226-31963-6), p. 61-62.
  2. (en) Harvey, L. P., Muslims in Spain, 1500 to 1614, Chicago, University of Chicago Press, 2005, (ISBN 978-0-226-31963-6), p. 60.
  3. (en) Stewart, Devin, "The Identity of "the Muftī of Oran", Abū l-'Abbās Aḥmad b. Abī Jum'ah al-Maghrāwī al-Wahrānī", Al-Qanṭara, Madrid, 27 (2), 2007, ISSN 1988-2955, p. 266.
  4. (en) Harvey, L. P., Muslims in Spain, 1500 to 1614, Chicago, University of Chicago Press, 2005, (ISBN 978-0-226-31963-6), p. 64.
  5. (en) Stewart, Devin, "The Identity of "the Muftī of Oran", Abū l-'Abbās Aḥmad b. Abī Jum'ah al-Maghrāwī al-Wahrānī", Al-Qanṭara, Madrid, 27 (2), 2007, (ISSN 1988-2955), p. 266-267.

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